Le point sur les Ichn Le nouveau zonage des régions défavorisées à l'étude
La commission européenne a demandé aux Etats membres de revoir la carte des zones défavorisées sur des critères biophysiques et liés à la production. En France, de nouveaux territoires seraient exclus des dispositifs financiers (Ichn, prêts bonifiés) dont bénéficient ces zones si le redécoupage n’est pas affiné.
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Les zones de montagne ne sont pas concernées par le redécoupage des zones défavorisées (© Terre-net Média) |
Les enjeux économiques de cette déclassification sont importants. Hormis les aides Ichn, c’est l’ensemble des dispositifs de prêts bonifiés et des subventions spécifiques à ces zones qui est remis en cause (voir encadré).
Revoir le zonage
Comment en est-on arrivé à cette situation ? En 1975, les zones défavorisées étaient définies sur la base d’un ensemble de critères socio-économiques qui n’ont pas été revus depuis.
ExemplePour 50 ha à 49 € d’Ichn ; les aides à recevoir sont de 2.450 €.La revalorisation sur les 25 premiers hectares prévue dans le cadre du bilan de santé de la Pac : +612,5 €. Si l’exploitation est hors zone défavorisée, le manque à gagner est de 3.062,50 €. |
A la demande de la cour des comptes européenne en 2003, la commission européenne a chargé les pays de reconsidérer ce zonage en délimitant les régions agricoles défavorisées puis les exploitations éligibles aux différents dispositifs de soutien, dont les aides Ichn. Cette opération est faite en deux temps et trois phases :
- D’une part la phase de redéfinition de la carte des zones défavorisées, avec premièrement des critères biophysiques et deuxièmement des critères liés à la production pour l’ajustement des zones en supprimant les secteurs dans lequel le handicap a été surmonté ;
- D’autre part, une fois le nouveau zonage défini, un meilleur ciblage des soutiens vers les exploitations répondant aux objectifs, qui peut passer par une redéfinition des règles d’éligibilité des exploitations aux différents dispositifs de soutien.
Etre en zones défavorisées : les enjeux économiques
Ne plus être classés en zone défavorisée conduit les agriculteurs à |
A Bagnolet
Quant à la troisième catégorie de critères économiques actuellement à l’étude, elle pourrait conduire à nouveau, mais dans des proportions plus importantes, au paradoxe suivant : avoir des exploitations éligibles individuellement mais qui au final ne pourraient pas toucher les aides Ichn, n’étant pas situées en zones défavorisées.
On comprend dans ces conditions pourquoi la réforme des zones défavorisées a conduit le syndicat de Bagnolet à tirer la sonnette d’alarme dès le 24 février dernier.
« La Confédération paysanne déplore la différence entre l'expression et les actes politiques. Elle demande à l'Etat d'assurer un portage politique fort pour maintenir le soutien aux zones défavorisées et aux systèmes herbagers, en termes de définition et d'enveloppe allouée. »
A l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, les professionnels font aussi remonter à Paris et à Bruxelles leur insatisfaction. Ils souhaitent que les zonages soient revus en s’appuyant sur de nouveaux critères biophysiques. Un groupe de travail mis en place par le ministère fera de nouvelles propositions.
Les zones défavorisées bénéficient de soutiens financiers spécifiques (© Terre-net Média) |
La Commission n’a pour sa part rien arrêté . Elle veut simplement que le zonage repose sur des critères communs aux Vingt-sept. Elle n’a pas non plus indiqué les règles d’éligibilité à retenir à l’échelle des exploitations ni donné d’indications sur la méthode à suivre pour mettre en place la nouvelle politique agricole en zones défavorisées (autrement dit le niveau de subsidiarité qui sera appliqué entre les Etats et Bruxelles).
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